Project Description
Nouvelle phase de consolidation
Les marchés financiers ont connu une nouvelle phase de consolidation sur le mois de mars, dans un contexte politique et géopolitique crispant.
La faiblesse actuelle sur les marchés tranche avec la sérénité qui prévalait l’année dernière. Pourtant, au niveau fondamental, il n’y a pas de rupture. L’activité économique reste satisfaisante et ne montre pas de signes d’essoufflements. Cette vitalité participe à l’amélioration des résultats des entreprises.
Une accumulation d’incertitudes qui inquiète les investisseurs
Ces éléments favorables ne semblent plus suffisants pour que les marchés reviennent en territoire positif. L’accumulation d’incertitudes, principalement politiques, inquiètent de plus en plus les investisseurs. En premier lieu, le spectre d’une guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine est pris très au sérieux. Les mesures protectionnistes annoncées par l’administration Trump, même si elles ne représentent que 2% du total des importations américaines en Chine, constituent un frein au libre- échange. Elles seront certainement suivies de mesures de rétorsion qui en appelleront d’autres. A terme, on peut craindre un ralentissement de l’économie mondiale par effet de contagion si la guerre commerciale est vraiment déclarée. C’est un moyen pour D. Trump de pousser la Chine à des négociations bilatérales en dehors de l’OMC*.
Ces mesures sont potentiellement inflationnistes alors même que la Réserve Fédérale US a initié son premier relèvement de taux. S’il devait y avoir une accélération de la politique de hausse de taux aux États-Unis, celle-ci serait défavorable aux actifs risqués. Elle provoquerait une réévaluation des actifs obligataires souverains également qui ont été les grands gagnants de l’incertitude ambiante. Le rendement des obligations souveraines allemandes à 10 ans (principale référence en Europe) est tombé sous la barre des 0.50%. C’est l’effet coffre-fort.
Une fébrilité ambiante
Toutefois, ce n’est pas le scénario privilégié. Si l’économie américaine est robuste et en situation de plein emploi, il n’y a toujours pas d’accélération de l’inflation. Le scénario d’une hausse des taux progressive reste central et n’exclut pas les tensions ponctuelles. En Europe, la Banque Centrale Européenne conserve un ton accommodant qui maintient à de bas niveaux les rendements obligataires.
La baisse depuis le début de l’année du secteur des valeurs technologiques symbolisé par les GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple) interpelle également. Le secteur qui a été le principal moteur de la hausse des marchés américains ces dernières années connait une correction significative. La chute du titre Facebook (-10% en mars) suite au scandale sur l’utilisation des données personnelles, les interrogations sur la puissance d’Amazon ou la santé de Tesla participent à maintenir la fébrilité ambiante.
Les baisses des marchés boursiers deux mois consécutivement n’indiquent pas un changement de tendance ou l’entrée dans un marché baissier (bear market). Elles traduisent à ce stade les inquiétudes des investisseurs face au risque politique.
*Organisation Mondiale du Commerce