Project Description
Une prédominance du risque politique
Le mois de septembre s’est inscrit dans la continuité des mois précédents sur les marchés financiers avec la prédominance du risque politique dans le champ d’analyse des investisseurs.
La guerre commerciale est entrée dans de nouveaux développements avec l’imposition de droits de douanes sur 200 milliards de dollars d’importations chinoises par les États-Unis. En représailles, la Chine va taxer 60 milliards de dollars de marchandises américaines.
Paradoxe ou « stratégie des compartiments », les États-Unis ont trouvé un accord commercial avec le Mexique et le Canada et redessinent progressivement les grands équilibres du commerce international. Mais globalement, les barrières aux échanges augmentent et incitent les prévisionnistes à revoir à la baisse le niveau de la croissance mondiale.
L’actualité reste aussi dominée par l’incertitude grandissante concernant le Brexit à mesure que la date butoir des négociations approche. La dernière proposition de Theresa May de maintenir une proximité avec l’Union Européenne a été rejetée autant par l’opposition que par les négociateurs européens.
L’autre sujet délicat en Europe est la proposition de budget que doit remettre l’Italie à la Commission Européenne. Alors que le précédent gouvernement avait négocié un niveau de déficit budgétaire à 0.8%, les promesses électorales de la coalition au pouvoir laissaient craindre un dérapage de celui-ci. Les marchés n’ont pas été déçus avec une volonté du gouvernement italien de faire fi des engagements passés et de proposer un déficit de 2.4% pour l’année 2019 au lieu de 1.8% comme le préconisait le ministre des finances, M. Tria. La sanction sur les marchés a été immédiate avec une très forte hausse des rendements obligataires sur la dette de l’Italie (le 10 ans italien offre un rendement supérieur à 3.5%) et un affaiblissement de son secteur bancaire. La confrontation avec la Commission semble inévitable d’autant qu’après les succès cet été (en termes de popularité) sur la question migratoire de Mattéo Salvani, Luigi Di Maio n’a plus que la question budgétaire pour « briller » …
La normalisation des politiques des banques centrales s’accélère
Outre cette actualité politique brûlante, la normalisation des politiques des banques centrales semble s’accélérer. La FED a relevé ses taux d’intérêts pour la troisième fois cette année et pour la huitième fois depuis 2015. Les statistiques économiques confirment les unes après les autres la poursuite de la croissance de l’économie américaine et une reprise de l’inflation laissant craindre un durcissement de la politique monétaire outre Atlantique. En Europe, le robinet des liquidités se ferme progressivement. Ainsi, les rendements obligataires remontent significativement aux US avec un rendement des bons du Trésor à 10 ans au-dessus des 3.10% et en Allemagne avec un rendement du Bund à 0.50%.
Les marchés boursiers restent fébriles dans ce contexte. Les perspectives de resserrement monétaire rendent le crédit plus cher ce qui n’est pas favorable aux marchés boursiers.
La situation dégradée des marchés émergents et le reflux des valeurs financières européennes synthétisent assez bien l’ambiance chaotique de cette rentrée. Elle cache malgré tout des tendances macro-économiques positives et des bilans d’entreprises globalement sains. Les niveaux de valorisations atteints en Europe ces dernières semaines pourront être mis à profit dès que la situation politique notamment italienne se stabilisera.