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Marchés financiers : globalisation du ralentissement économique
Comme attendu, les banques centrales ont renforcé et réactivité leurs politiques monétaires expansionnistes au cours du mois de septembre. D’un côté, la FED a baissé pour la deuxième fois ses taux de 25 points de base et les commentaires récents de son président laisse la porte ouverte à d’autres baisses si nécessaire. De l’autre, la BCE a relancé son programme de rachats d’actifs (20 milliards par mois sans limite de temps) et a baissé son taux de dépôt à -0.50%. Cette dernière mesure est accompagnée d’un mécanisme limitant son effet négatif sur les banques. Les banques déposent leurs liquidités excédentaires (celles qu’elles ne prêtent pas entre autres) auprès des Banques Centrales et finalement payent pour cela compte-tenu des taux négatifs.
Encore une fois les Banques Centrales sont à la manœuvre au risque de banaliser leurs interventions et l’impact qu’elles ont sur l’économie réelle. L’objectif est de soutenir l’activité mais les dernières décisions ont plutôt influencé l’évolution des marchés. Fait nouveau, des voix se sont élevées parmi les membres des conseils de Banques Centrales contre ces mesures jugées inadaptées à la situation macro-économique. Ces dissensions risquent de brouiller le message et venir rajouter de l’incertitude.
On retrouve cette incertitude dans les statistiques économiques du mois de septembre. Celles-ci montrent une globalisation du ralentissement économique. L’installation dans la durée de mesures protectionnistes et les tensions qui en découlent pèsent sur les échanges commerciaux. Les pays où le secteur industriel est au cœur de l’activité, sont en première ligne. On peut citer l’Allemagne ou le Japon qui stagnent quand les économies plus orientées sur les services résistent davantage. C’est le cas de la France ou des Etats-Unis. Globalement, l’économie ralentit mais ne rompt pas et c’est là l’essentiel !
L’annonce de la reprise des négociations commerciales sino-américaine est aussi un signal positif, mais il n’y a aucune certitude qu’elles aboutissent rapidement. Cependant, Donald Trump aurait plutôt intérêt à trouver un accord afin d’aborder la campagne à sa réélection dans les meilleures conditions. L’éloignement, fragile, d’un hard Brexit suite aux décisions prises par la justice britannique interdisant une sortie sans accord sont venues renforcer l’optimisme des investisseurs. Toutefois, le regain de tensions au Moyen-Orient et le jusque boutisme du premier ministre anglais incitent à la prudence. La volatilité revient donc sur les marchés et si elle est source d’opportunités, elle peut aussi durablement affecter les portefeuilles des investisseurs les plus avertis.
L’augmentation du risque sur les marchés n’est pas plus rémunérée sur les marchés obligataires malgré la tension post décision de la BCE. Le taux à 10 ans sur la dette allemande remonte mais il reste négatif à -0.57%. Les primes de risque sont au tapis et l’injection de liquidité banque centrale maintiendra durablement ce phénomène.
Les marchés actions valident les mesures des banques centrales et sont en forte progression. L’Eurostoxx DNR gagne 3.7% sur fonds de rumeurs de plan de relance de budgétaire en Europe. On notera une rotation sectorielle sur la première partie du mois au profit de la thématique value.
Aujourd’hui, les investisseurs parlent de TINA (There is no alternative) qui se traduit par il n’y pas d’autre choix que d’investir sur les marchés actions. Ce sont quasiment, les seuls actifs liquides où ils existent encore une prime de risque.
C’est un facteur de soutien à court-terme mais qui peut s’avérer fragile en période de turbulence. Restons attentifs !
- Le marché des convertibles ne profite pas de la hausse du marché action subissant la rotation sectorielle. L’indice Exane ECI euro perd 0.49%.
Cependant, l’activité sur le marché primaire a été remarquablement riche apportant de la convexité au gisement.