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Covid-19 : Incertitude sanitaire et économique
La volatilité a fait son retour au cours du mois de septembre. Le calme observé au cours de l’été s’éloigne à mesure que l’épidémie de la Covid -19 reprend à travers la planète et en particulier en Europe. La détérioration de la situation sanitaire laisse craindre une généralisation des mesures de confinement conduisant à la catastrophe économique.
Ce scénario noir n’est pas à l’ordre du jour mais les indicateurs économiques publiés récemment ne montrent plus d’accélération. L’activité manufacturière est certes repartie comme la consommation mais l’incertitude sanitaire et économique mine la confiance. Le niveau élevé des taux d’épargne chez les ménages tant en Europe qu’aux Etats-Unis et des taux d’investissement au plus bas chez les entreprises sont à ce sujet très révélateurs.
De plus, la situation géopolitique reste particulièrement brouillée et suscite la crainte des investisseurs. En premier lieu l’élection américaine, qui est traditionnellement et par-delà les différences partisanes un grand moment de démocratie, est devenue une source d’inquiétude majeure. L’attitude du président sortant, tant par ses décisions de politique intérieure que par ses prises de positions en matière de politique étrangère exacerbe les tensions particulièrement dans le champ économique. Le plan de soutien à l’économie qui a permis d’éviter à l’économie américaine de sombrer (25 millions de chômeurs au mois de mai pour 11 millions aujourd’hui) et aux marchés de se ressaisir n’a pas été renouvelé faute d’un accord entre Démocrates et Républicains. Pourtant il reste impératif que l’intervention de la puissance publique se matérialise rapidement.
En Europe, les revirements du 1er ministre britannique Boris Johnson rendent de plus en plus incertain un accord sur le Brexit et laissent le champ ouvert à une sortie désordonnée de la Grande-Bretagne de l’Union Européenne. Ce scénario impactera négativement les économies et ne rassurent pas non plus les marchés. Heureusement les Banques Centrales ne « mollissent » pas et poursuivent leur action de soutien aux économies. Elles rappellent tout de même l’absolue nécessité pour les Etats de mettre en œuvre les plans de relance budgétaire au plus vite.
Le mois de septembre marque donc un arrêt de la reprise des marchés boursiers. La volatilité est donc en hausse et les marchés actions baissent nettement. L’indice Eurostoxx 50 recule de 2.41% alors que le CAC 40 abandonne 2.90 à 4800 points. C’est 400 points de baisse depuis les plus hauts.
Ce repli ne touche pas les marchés de la dette privée qui résistent remarquablement sauf pour certaines signatures de secteurs largement impactés par la Covid. On citera, Air France, Vallourec…
Les Banques Centrales ont durablement impacté les rendements obligataires qui resteront très bas encore plusieurs mois si ce n’est plusieurs années. Le reflux des actifs risqués montre la sensibilité des investisseurs aux deux principaux vecteurs que sont l’élection américaine et les développements concernant la Covid-19. Il est nécessaire de rester attentif à l’évolution de la situation sans céder à la panique d’une part et mettre à profit, éventuellement, les retours de marché pour se repositionner d’autre part dans une optique de moyen et long terme.