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Tensions sur les marchés financiers
Les tensions restent palpables sur les marchés financiers qui ne sortent pas de la spirale négative initiée le mois précédent.
Pourtant, quelques signaux encourageants se sont manifestés au mois de novembre. Les élections de mi-mandat aux Etats-Unis ont validé, sans surprise, les pronostics du basculement de la chambre des représentants en faveur des démocrates et le maintien de la majorité du sénat pour les républicains. Cette ambivalence peut freiner certains projets de l’administration Trump, mais celle-ci garde la main sur les questions de politiques étrangères dont le domaine des négociations commerciales.
Ce sujet reste le point d’inquiétudes principal sur les marchés. La rencontre entre Donald Trump et le président Chinois en marge du sommet du G20 à la fin de mois de novembre était très attendue par les investisseurs avec l’espoir qu’elle aboutisse à un compromis.
Ainsi, à l’issue de leur rencontre Trump et Xi Jinping ont conclu une trêve dans le différend commercial qui oppose la Chine et les Etats-Unis. Côté américain, le Président s’est engagé à suspendre le relèvement des droits de douanes de 10% à 25% sur 200 milliards de dollars de produits chinois, prévu le 1er janvier. En contrepartie, la Chine s’est engagée à faire effectuer de « très substantiels » achats de produits américains, agricoles notamment. Cette trêve ouvre une période de négociation de 90 jours, notamment sur les transferts de technologie, la propriété intellectuelle et les cyber-intrusions. Un premier pas, qui est néanmoins loin de tout résoudre.
En Europe, le Conseil européen a adopté le projet d’accord sur le Brexit défini par les négociateurs européens et britanniques. Cependant, ce texte doit être voté par le Parlement britannique le 11 décembre, ce qui est loin d’être acquis. Le gouvernement britannique et la Banque d’Angleterre ont indiqué que le Brexit porterait un coup au PIB UK, que le divorce se fasse de façon ordonnée ou non.
Des progrès sont aussi à noter entre le gouvernement italien et la Commission européenne dans le conflit qui les oppose sur le budget de l’Italie. Les dirigeants italiens sont prêts à réduire le niveau de déficit prévu de 2.4% du PIB. Là aussi, les négociations resteront âpres et ne manqueront pas d’impacter les marchés notamment de la dette souveraine italienne et le secteur bancaire européen.
Les marchés ont également été influencés par le discours de politique monétaire du président de la FED, Jerome Powell. Celui-ci a surpris positivement la communauté des investisseurs en indiquant que la FED avançait de façon plus progressive dans sa politique de normalisation (ie. Remontée des taux) en fonction des statistiques économiques. C’est d’autant plus surprenant que la tendance était à un durcissement soutenu de la politique monétaire. Il semble que la baisse continue du prix du pétrole de ces dernières semaines (-35% en 2 mois) avec le prix du baril à moins de 60 dollars pour la première fois depuis plus d’un an ait servi de déclencheur à cet ajustement. De manière concrète, le taux à 10 ans américain repasse sous la barre des 3%.
Des actifs risqués toujours sous pression
Toutefois, les actifs risqués sont restés sous pression, dans un contexte où la prise de risques s’amenuise à l’approche de la fin d’année. Le marché boursier européen perd 0.76% alors que l’indice CAC 40 recule de 1.75%. Aux Etats-Unis, la correction se poursuit et les stars de la cotation sont à la peine. Ainsi, Apple, Microsoft et Amazon perdent plus de 300 milliards de dollars de capitalisation.
Les marchés de dettes privées obligataires sont également sous pression. Les rendements continuent d’augmenter, les investisseurs réclamant une prime de risque supplémentaire. Techniquement, le manque d’appétit des intervenants et en conséquence la baisse de liquidité du marché, amplifie les mouvements de marché.
Le calendrier économique et politique reste chargé en cette fin d’année. Il n’y a pas d’éléments probants qui permettent de privilégier un scénario à un autre alors même qu’il n’y a pas de rupture d’un point de vue macro-économique.
Le risque politique reste le principal catalyseur des marchés qui naviguent à vue.