MARS – La contagion gagne les marchés

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MARS – La contagion gagne les marchés 2020-03-19T14:55:49+01:00

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La contagion gagne les marchés

Après un mois de janvier où l’inquiétude face au développement de l’épidémie de coronavirus (Covid 19) en Chine et en corollaire son impact sur l’économie était relativement mesurée, l’accélération du nombre de cas de COVID-19 survenue au cours du mois de février a donné un autre relief à cette épidémie. L’« occidentalisation » du Covid19  avec l’apparition d’un important foyer de contamination en Italie a propulsé l’aversion au risque à des niveaux inconnus depuis la crise européenne de 2011. La volatilité ou « l’indice de la peur » a explosé à la hausse révélant l’état de stupeur des investisseurs et l’incertitude qui a gagné les milieux financiers.

Les indices actions ont lourdement corrigé en février : -7.86% pour l’Eurostoxx dividendes nets réinvestis et -8.41% sur le S&P 500. Sur les deux seules journées du 24 et 25 février, ces indices chutent respectivement de -5.76% et -8.41%. Dans le même temps les prime de risque sur les obligations de spreads de crédit se sont écartées et sont révélateurs d’une moindre confiance dans la capacité des entreprises à honorer leurs engagements. Les taux de rendement des dettes souveraines ont fortement baissé, jouissant de leur statut d’actifs refuges. Les rendements négatifs distribués par les dettes des pays cœur de l’Europe, France et Allemagne en tête, n’ont pas rebuté les investisseurs contrairement à la dette Italienne !

Le rendement de l’obligation à 10 ans de l’Etat allemand s’affiche à -0.60% et celui de l’obligation à 10 ans de l’Etat français à -0.30%. L’aversion au risque a débuté lors des dix derniers jours de janvier avec les premiers cas de contamination hors de Chine et lorsqu’il est apparu qu’elle n’avait pas réussi à circonscrire l’épidémie devant prendre des mesures radicales comme le confinement de plus de 50 millions d’individus dans la région de Wuhan. Au-delà de l’impact sanitaire, les marchés ont commencé à s’inquiéter de l’impact économique des évènements. La région de Wuhan qui est toujours à l’arrêt, est une région manufacturière avec un rôle important pour certaines industries comme l’automobile. Les conséquences économiques du COVID-19 inquiétaient d’autant plus les investisseurs que le poids de la Chine dans la croissance mondiale n’a cessé d’augmenter et qu’avec la mise en place de chaînes production mondialisées et hyper spécialisées, la mise à l’arrêt de certains centres de production peut engendrer un risque de pénurie et de rupture des chaînes d’approvisionnement.

En conséquence, les gouvernements et les organisations internationales révisent les prévisions de croissance et avertissent que l’épidémie aura un impact négatif sur le 1er trimestre au mieux si le phénomène s’atténue. Ce fût le cas au début du mois quand le nombre de cas en Chine semblait marquer un plateau laissant penser que le pic de l’épidémie avait été atteint. Mais la multiplication des cas confirmés de COVID-19 dans différents pays et surtout leur accélération soudaine en Italie le week-end dernier font craindre une pandémie et la mise en place de mesures de confinement se traduisant entre autres par des fermetures de magasins et de sites de production. C’est l’impact économique de ces mesures mises en place en Lombardie, et qui pourraient se multiplier dans d’autres régions ou d’autres pays, créant ainsi un choc d’offre qui inquiète aujourd’hui les marchés et explique les violents mouvements que nous observons depuis le début de la semaine.

Les mesures de baisse de taux prises par différentes banque centrales à travers le monde (FED , Banque  centrale d’Australie, Banque Centrale du Canada) ou la distribution de liquidité à Hong-Kong ( 1300 dollar par citoyen) traduisent la volonté de ne pas laisser s’installer défiance au niveau mondial. Le contexte est à l’évidence défavorable aux actifs risqués et la propagation du virus a des conséquences sur l’activité économique. Si le 1er semestre sera mauvais, la correction des marchés en cours tient compte en partie de cette conclusion. La forte hausse de la volatilité à court-terme et le manque de visibilité incitent à la prudence sans pour autant céder au scepticisme.