Ce retour aux restrictions aura inéluctablement un impact négatif sur la croissance mondiale au 4^ème trimestre et plus particulièrement en Europe alors que les chiffres économiques du 3eme trimestre ont montré un rebond assez généralisé et plus fort qu’attendu de l’activité économique. Concernant les élections américaines, les médias et les sondeurs ont privilégié le scénario d’une vague bleue selon lequel la présidence et les deux chambres de l’Assemblée basculeraient du côté du camp Démocrate. Joe Biden aurait ainsi le champ libre pour mettre en œuvre une politique de relance renforcée et des mesures de régulations en particulier du secteur de la technologie.  La perspective d’une plus grande régulation et d’une explosion de la dette ont peu à peu inquiété les milieux économiques et provoqué un reflux des valeurs technologiques dont les valorisations n’ont cessé de croitre tout au long de l’année.

C’est dans un contexte sanitaire anxiogène (plus de 230 000 morts aux Etats-Unis), exacerbé par la fracture idéologique entre les deux candidats que se déroule l’élection à la présidence des Etats-Unis, pays qui connait une récession historique. L’incertitude quant à la sortie de l’épidémie et l’issue des élections américaines à laquelle s’ajoute l’enlisement des négociations sur le Brexit ont clairement pesé sur les marchés boursiers. Toutes les places financières (excepté le marché chinois) et particulièrement les places européennes ont enregistré des baisses significatives. L’Eurostoxx termine le mois d’octobre en baisse de 5.73%, le CAC 40 cède 4.35% et le DAX allemand 9.44% !

C’est dans ce contexte étouffant que les élections américaines se sont déroulées et qu’après un suspense hollywoodien, Joe Biden a été déclaré vainqueur même si Donald Trump n’a pas reconnu sa défaite. La vague bleue n’a pas eu lieu car le Sénat reste Républicain et permet un rééquilibrage dans le partage du pouvoir. Les marchés ont, finalement, salué ces résultats choisissant la fin d’une incertitude qui ouvre la voie à la mise en œuvre d’un plan de relance de l’économie. Les marchés ont poursuivi leur reprise après l’annonce le 09 novembre par le laboratoire Pfizer de résultats probants sur son candidat vaccin. L’euphorie s’est donc installée avec une hausse depuis le début du mois de novembre de, 14.30% pour l’Eurostoxx, 17.95% pour le CAC 40. Les investisseurs misent sur une normalisation à terme de l’environnement et une reprise de l’économie. Cependant, la rapidité à laquelle les marchés se relèvent, interpelle. Le vaccin n’est pas encore diffusé, la pandémie continue de progresser.  La prudence reste donc  de mise alors que les différents plans de soutien aussi bien monétaires que budgétaires sont toujours d’actualité et rappellent la précarité de la situation.