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La crise sanitaire du Covid-19 : Explications
Entre le mois de mars et le mois d’avril, le monde a connu un tsunami sanitaire avec la propagation du Coronavirus sur toute la planète. L’Organisation mondiale de la santé déclare le statut de pandémie concernant le Covid 19 dès le 11 mars alors que tous les pays touchés prennent, de manière dispersée, des mesures afin de de limiter la propagation de l’épidémie.
Les Etats-Unis suspendent les vols en provenance de 26 pays européens, l’Inde interdit l’entrée sur son territoire de visiteurs étrangers, l’Italie ferment tous les commerces sauf les supermarchés et les pharmacies, la France et la Belgique ferment les établissements scolaires.
Mais l’expansion inexorable de la maladie a conduit à la mise en confinement de l’Europe et d’une partie des Etats-Unis au cours du mois de mars. Ce climat d’incertitude se traduit par une baisse extrêmement violente, rapide des marchés financiers toutes classes d’actifs confondus et une explosion de la volatilité. Devant les craintes d’un effondrement brutal des économies, les Banques Centrales et les Etats sont intervenus en force.
D’un côté les banques centrales ont injecté massivement des liquidités pour éviter l’asphyxie des marchés et de l’autre les Etats ont pris des mesures de stabilisation de l’économie via des programmes de prêts garantis, de reports de charges ou d’indemnisations. Aussi, le désaccord entre L’Arabie Saoudite et la Russie sur la réduction de la production du pétrole est venu s’ajouter à la crise sanitaire provoquant un krach sur le marché du pétrole. Les marchés actions ont donc fortement chuté sans distinction. L’Eurostoxx perd 16.9% sur le mois de mars avec un pic de -28.35% le 18 mars et le S&P 500 recule de 12.5%.
Les marchés obligataires connaissent une véritable dislocation avec un manque de liquidité et un mouvement de vente forcé rappelant la crise de 2008. Les rendements obligataires augmentent face aux craintes de multiplication des défauts des entreprises alors que les économies sont fermées. Les marchés retrouvent des couleurs aux mois d’Avril et récupèrent 50% de la baisse constatée entre fin février et le point bas de la mi-mars en relation avec l’amélioration relative de la situation sanitaire et sous l’effet des plans de stabilisation des Etats et des Banques Centrales. L’Eurostoxx gagne 6.53% et le S&P 500 12,68%.
Cependant, les chiffres macro-économiques en chute libre traduisent la violence de l’impact sur l’économie de la crise sanitaire. D’une certaine manière, les Etats « ont organisé » la récession pour faire face aux risques sanitaires. La crise actuelle est inédite, elle ne provient ni de la sphère financière, ni de l’économie réelle. Cet arrêt de l’économie mondiale a provoqué un choc d’offre et un choc de demande qui pourrait provoquer une contraction sans précédent du PIB mondial de l’ordre de 5% à 10%. Un mois de confinement coûte selon les experts économiques entre 2.5% et 3% de PIB selon les pays.
Ainsi, le Coronavirus met fin à 10 années de croissance aux Etats-Unis qui passent en deux mois d’une situation de plein emploi à la gestion de 20 millions de demandeurs d’emploi. Tous les indicateurs d’activité ont chuté de manière spectaculaire. Seule la Chine connait une reprise encore très timide en liaison avec la réouverture de son économie.
La clé de la reprise repose sur le déconfinement progressif mis en œuvre à travers le monde. Il est difficile à ce stade de pouvoir établir un scénario économique fiable (reprise en V, U, W, J…) tant les inconnues sont encore nombreuses. Est-ce que le déconfinement peut provoquer une nouvelle vague épidémique ? Quand un remède sera disponible ? quel sera le comportement des agents économiques dans ce monde d’après ?
Sur les marchés, la volatilité se maintient à un niveau très élevé et indique que la normalisation est loin d’être acquise alors même que les conséquences de ce tsunami sur l’économie sont encore à venir. C’est pourquoi, la détermination des Etats et des Banques Centrales à soutenir les économies est fondamentale pour éviter l’effondrement, mais ces efforts resteront bridés sans avancées thérapeutiques majeures.