DECEMBRE : Incertitudes politiques, sanitaires & économiques

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DECEMBRE : Incertitudes politiques, sanitaires & économiques 2020-12-16T16:16:58+01:00

Project Description

Incertitudes politique, sanitaire & économique

Le mois de novembre était considéré comme le mois de tous les dangers avec la conjonction d’incertitudes politiques (élections américaines, négociations sur le Brexit), sanitaire (seconde vague de l’épidémie Covid) et économiques (mesures de confinement).

La victoire de Joe Biden aux élections présidentielles américaines malgré les contestations de Donald Trump ouvre la voie à un changement de cap dans la gestion de l’épidémie de Covid et à la négociation d’un plan de relance de l’économie bipartisan.

Ce résultat qui ne modifie pas, aujourd’hui, l’équilibre des pouvoirs entre une Présidence démocrate et un Sénat républicain a été salué par les marchés boursiers américains entrainant dans leur sillage les marchés européens.

Cependant, le principal catalyseur des marchés financiers dans leur ensemble est indéniablement l’annonce de la mise au point par les laboratoires Pfizer et Moderna d’un vaccin efficace et disponible contre la Covid.  Cette nouvelle a considérablement éclairci l’horizon tant sanitaire qu’économique. En effet, l’existence d’une solution médicale disponible change les perspectives macro-économiques à très moyen terme avec une normalisation attendue, espérée, de l’activité.

Les marchés boursiers, toujours dans l’anticipation, ont entamé un rebond inédit dans l’histoire financière du 21ème siècle. Les indices s’adjugent des performances à 2 chiffres dans les principales zones économiques. L’Eurostoxx affiche une performance de 16.97%, le Cac 40 gagne 20.12% quand le S&P 500 progresse de 10.75%. Ce rebond a concerné toutes les valeurs de la côte mais particulièrement les valeurs dites cycliques et pénalisées par la crise sanitaire. Ainsi, les valeurs de secteurs délaissés (immobilier, aérien, banques …) ont retrouvé la faveur des investisseurs compte tenu de leur sous valorisation. A titre d’illustration, Unibail atteint une hausse de 70.48% sur le mois de novembre et la BNP se valorise de 43.9%, Airbus de 40.16%.

Les primes de risque ont aussi fondu mettant au tapis les rendements obligataires des dettes privées. En parallèle, les dettes d’Etats ont vu leur rendement augmenter, signe que les investisseurs anticipent une reprise de l’activité et une reflation des économies. Cependant, la reprise de l’inflation ne semble pas pour tout de suite comme le montre l’attitude prudente des Banques Centrales. Elles estiment que la reprise des économies sera longue et qu’elle nécessite un soutien des pouvoirs publics et un maintien de politiques monétaires souples.

En Europe, la mise en œuvre du plan de relance dès le mois de Janvier et la résolution du Brexit après 4 années de négociations laborieuses semblent indispensables, surtout le 1er point, pour accompagner la possible maitrise de la crise sanitaire. En effet, l’efficacité des campagnes de vaccination reste à ce stade une véritable inconnue et conditionne la normalisation de l’activité et d’une certaine manière la durabilité des mouvements boursiers récents. En cas de doute, le retour de manivelle pourrait être brutal.

C’est dans ce contexte étouffant que les élections américaines se sont déroulées et qu’après un suspense hollywoodien, Joe Biden a été déclaré vainqueur même si Donald Trump n’a pas reconnu sa défaite. La vague bleue n’a pas eu lieu car le Sénat reste Républicain et permet un rééquilibrage dans le partage du pouvoir. Les marchés ont, finalement, salué ces résultats choisissant la fin d’une incertitude qui ouvre la voie à la mise en œuvre d’un plan de relance de l’économie. Les marchés ont poursuivi leur reprise après l’annonce le 09 novembre par le laboratoire Pfizer de résultats probants sur son candidat vaccin. L’euphorie s’est donc installée avec une hausse depuis le début du mois de novembre de, 14.30% pour l’Eurostoxx, 17.95% pour le CAC 40. Les investisseurs misent sur une normalisation à terme de l’environnement et une reprise de l’économie. Cependant, la rapidité à laquelle les marchés se relèvent, interpelle. Le vaccin n’est pas encore diffusé, la pandémie continue de progresser.  La prudence reste donc  de mise alors que les différents plans de soutien aussi bien monétaires que budgétaires sont toujours d’actualité et rappellent la précarité de la situation.