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Les marchés sont à crans et enregistrent un sévère retrait
Il a suffi d’un tweet de Donald Trump, encore un, pour mettre le feu aux poudres et provoquer un retournement violent sur les marchés durant le mois de mai. Alors que l’horizon paraissait dégagé pour la conclusion d’un accord sur les tarifs douaniers entre les Etats-Unis et la Chine qui aurait été vanté par Donald Trump et son homologue chinois, Xi ping, lors du sommet du G20 de juin au Japon. Le premier nommé a annoncé une augmentation des droits de douane sur 200 milliards de produits chinois prenant à revers toute la communauté financière.
Le dicton boursier : « In may, sell and go away » aura tenu toutes ses promesses. En effet, les marchés boursiers mondiaux ont reculé significativement et signent la pire performance mensuelle de l’année. Les indices boursiers américains marquent un sévère retrait avec -6.70% pour le Dow Jones et -7.93% pour le Nasdaq. En Europe, l’Eurostoxx accuse des pertes de 5.50% et le CAC de 5.70%.
L’onde de choc s’est aussi propagée sur les marchés obligataires. L’incertitude a provoqué une réévaluation des risques à la hausse. L’investisseur obligataire escompte un rendement plus important pour tenir compte de l’augmentation du risque global.
De plus, le président américain maintient la pression sur la Chine en interdisant l’entreprise de technologie Huawei d’opérer aux Etats-Unis pour des questions de sécurité national. Le conflit dépasse la simple question des droits de douanes et repousse les perspectives d’une solution à brève échéance. Pour n’oublier personne, Donald Trump relève les droits de douanes de 5% sur les exportations du Mexique vers les Etats-Unis sur fonds de question migratoire et renforce la pression sur l’Iran.
Toutes ses problématiques, qui vont au-delà des questions économiques, ne peuvent être ignorées par les investisseurs, quand la politique économique est utilisée comme une arme géopolitique par les principales économies du monde.
Le reflux des marchés financiers traduit une crainte d’une entrée prochaine de l’économie mondiale en récession. La chute des rendements sur les principales dettes souveraines, jouant le rôle de valeurs refuges dans ce contexte, traduit cette anxiété. L’achat d’une obligation de l’Etat Allemand à 10 ans offre un rendement négatif de 0.16% !
Sur le plan micro économique, les secteurs automobiles, des matières premières et bancaires ont été à la peine. Les prix du pétrole chutent anticipant un ralentissement économique. Le baril de Brent baisse de 11.5% à 64 dollar en mai.
Cependant, d’un point de vue strictement fondamental, les indicateurs macro-économiques avancés traditionnellement annonciateurs de récession ne délivrent pas ce message. Les Etats-Unis conservent une trajectoire de croissance positive. La Chine ralentit mais il n’y a pas d’inflexion majeure. En Europe, le rythme de croissance reste très modéré.
Les investisseurs anticipent une récession et une baisse des taux à la lumière des tensions commerciales. Sur la question de la baisse des taux, la discrétion des banquiers centraux au cours du mois de mai dont on a invariablement souligné le rôle majeur sur la dernière décennie, a perturbé les marchés. Les réunions de banques centrales du mois de juin sont attendues avec impatience tout comme les prochains tweets d’outre Atlantique et les réactions de la Chine afin de confirmer ou infirmer la tendance et éventuellement revoir les allocations d’actifs.