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L’engagement des Banques Centrales : un maintien des politiques monétaires souples
Les marchés restent portés par l’engagement des Banques Centrales à maintenir des politiques monétaires souples. La dernière intervention de Jérôme Powell, président de la FED, confirme cette orientation même s’il a réaffirmé son pragmatisme en la matière. La FED ne souhaite pas s’enfermer dans une position qui l’empêcherait de revenir à une politique plus orthodoxe si l’économie montrait des signes d’accélération.
Ce mode de fonctionnement tranche avec la discipline académique de ses prédécesseurs mais il apporte aux marchés, le « coussin de liquidité » qui alimente leur progression. Cette appréciation de l’environnement économique se retrouve en Europe avec la BCE, au Japon avec la BOJ ou en Chine avec la PBOC.
Cependant, les statistiques économiques du mois d’avril semblent accréditer la thèse du trou d’air plutôt que de l’inflexion dans le cycle économique, que l’on pouvait craindre à la lumière des statistiques du 1er trimestre. En effet, dans toutes les zones économiques, on note une amélioration des indicateurs.
Aux Etats-Unis, le chômage atteint son plus bas niveau depuis 50 ans à 3.6%. Les créations d’emplois ont largement dépassé les attentes et la consommation s’est rétablie. La croissance estimée du PIB US reste solide à 3,2% en rythme annualisée. Surtout, le rebond de la productivité devrait soutenir les marges des entreprises et le cycle économique.
En Europe, la situation s’améliore globalement notamment en France, où la consommation tire la croissance vers le haut. L’Allemagne se redresse après les craintes engendrées par les tensions commerciales. Le climat des affaires est mieux orienté. Seule l’Italie ne parvient pas à extirper du marasme.
Mais le vent d’optimisme provient surtout de la Chine où les mesures de relance de la consommation commencent à porter leurs fruits. Ainsi les risques d’un accident sur la croissance chinoise et de facto sur la croissance mondiale se dissipent.
Sur le front microéconomique, les résultats des entreprises sont majoritairement supérieurs aux attentes. C’est le cas pour 75% des entreprises du S&P 500 au 1er trimestre 2019.
En outre, les conditions de financement des entreprises restent extrêmement favorables et les primes de risque continuent de se réduire. Il conviendra de s’interroger sur la bonne rémunération du risque. En effet, le maintien des taux à de bas niveau par les banques centrales et la recherche de rendement coûte que coûte écrasent les marges de crédit qui ne sont plus le reflet du risque pris par les investisseurs. Ils ne sont pas préoccupés par le niveau de rémunération de leurs capitaux et orientent les flux vers les fonds obligataires.
Le rebond des marchés boursiers s’est donc poursuivi sans une augmentation des volumes de transaction. Les flux sont plutôt sortants sur les fonds actions et les gérants conservent des niveaux de liquidités importants. Pour illustration, l’indice Eurostoxx 50 gagne 5.33% sur le mois d’avril.
Après une normalisation de la situation par rapport au 4ème trimestre 2018, la confirmation de la tendance positive passe impérativement par un maintien de politiques monétaires accommodantes, des relations commerciales pacifiées au niveau mondial et une poursuite du cycle économique.