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Revirement de situation pour les marchés financiers
Décembre 2018 présageait un début d’année très fragile pour les marchés financiers. Certains éléments sont venus inverser la tendance.
L’évolution des marchés sur la fin d’année laissait craindre le pire pour le début de l’exercice 2019. Il fallait remonter à plus de 30 ans de mémoire de boursiers pour retrouver une chute aussi violente des actifs boursiers.
Le mois janvier a déjoué tous les pronostics avec une hausse généralisée des actifs et particulièrement des actifs risqués, actions et titres haut rendement en tête. Ce brusque changement de pied repose selon nous sur 3 éléments.
Le premier est d’ordre technique avec une correction des exagérations du mois de décembre et l’ouverture d’une nouvelle période d’investissement calendaire propice à la prise de risque. On parle généralement d’achats à bon compte. Mais ce phénomène est généralement limité dans le temps et limité à certains secteurs ou valeurs spécifiques. La persistance de ce mouvement sur le mois de janvier est due à d’autres facteurs.
Le second élément qui a joué en faveur du retour de la prise de risque est à chercher du côté macroéconomique. Les investisseurs craignaient l’avènement d’une récession aux Etats-Unis qui se serait propagée au reste du monde à la lumière de statistiques de production en berne. Les données publiées en début d’année militent pour la poursuite du cycle. Les Etats-Unis sont en situation de plein emploi, les salaires augmentent et la consommation continue de progresser. Aussi et malgré la période de shutdown (fermeture des administrations pour cause de désaccord budgétaire entre l’administration Trump et le sénat), les indices de confiance restent solides en particulier chez les consommateurs.
En Chine, les autorités ont engagé un plan de soutien à l’économie avec des baisses d’impôts pour les ménages et éventuellement une baisse de la TVA, des baisses d’impôts pour les sociétés et des mesures pour relancer les ventes de voitures. Toutes ces mesures sont positives pour l’économie et tempèrent le relèvement des droits de douanes américains sur la moitié des importations chinoises. De plus, la production d’électricité qui est un indicateur fiable d’activité progresse en Chine.
En Europe, si l’Italie se dirige vers une récession qui ne manquera pas de créer des turbulences politiques, les statistiques du 4ème trimestre montrent par exemple que la croissance n’a pas faibli en France malgré les mouvements sociaux puisqu’elle progresse de 0.3% !
Le 3ème élément constitutif de ce renouveau est fondamental. Il s’agit de l’attitude des banquiers centraux. Nous avons au fil des mois souligné le rôle majeur des banques centrales dans la reprise de l’économie de ces dernières années et dans la valorisation des actifs financiers. L’accélération du retrait progressif de leur soutien aux marchés financiers a indubitablement renforcé les craintes des investisseurs et la volatilité sur les marchés. Tenant compte des risques encourus, la FED comme la BCE ont opéré un véritable revirement dans leur communication. Elles sont attentives à l’évolution économique et n’hésiteront pas à intervenir si nécessaire.
Les difficultés de décembre rapidement absorbées
Ce cocktail se traduit par une hausse généralisée des marchés boursiers qui efface le mois de décembre catastrophique. Ainsi, le CAC 40, L’Eurostoxx, Le S&P 500, le MSCI marchés émergents gagnent respectivement 5.57%, 6.25% ,8.01%, 8.36%.
Sur le marché de la dette haut rendement les performances du mois de janvier affichent une hausse moyenne de 3% qui absorbe 50% de la baisse de l’année 2018.
Ces progressions sont fortes alors que les risques sont toujours présents (Brexit, négociations commerciales, élections en Europe). La capacité des banques centrales à ajuster leur politique monétaire et la perception des investisseurs sur celle-ci vont encore être un élément central d’appréciation du risque. Les marchés ne sont donc pas à l’abri de correction violente en 2019, bien au contraire. Il s’agit donc d’être réactif et flexible.