MARS : Vaccinations & allégements des contraintes sanitaires

//MARS : Vaccinations & allégements des contraintes sanitaires
MARS : Vaccinations & allégements des contraintes sanitaires 2021-03-29T10:39:31+01:00

Project Description

Vaccinations & allégements des contraintes sanitaires

L’accélération des campagnes de vaccination à travers le monde et l’efficacité des vaccins démontrée dans les pays les plus avancés en la matière permettent d’envisager un allègement des contraintes sanitaires et une normalisation de la situation dès cet été. En illustration la Grande-Bretagne qui a vacciné plus de 30% de sa population se prépare à un assouplissement graduel du confinement. Aux Etats-Unis, malgré le franchissement de la barre des 500 000 morts, l’administration Biden affiche un optimisme sans faille quant à sa capacité à vacciner toute la population d’ici le mois de juillet. En France, la situation est plus mitigée avec la mise en œuvre de mesures de confinement.

Mais la poursuite de la remontée des taux entamée au début de l’année montre que les investisseurs parient sur une normalisation rapide de l’activité économique. La forte tension sur les taux devient un facteur dominant sur les marchés financiers. Elle se nourrit aussi de la remontée des tensions inflationnistes. A ce sujet, la très forte progression des prix des matières premières industrielles, énergétiques et agricoles depuis le début de l’année nourrit les craintes d’un retour de l’inflation.

Le retour à la hausse des prix du pétrole de la mer du Nord (Brent) sur les niveaux du début de l’année 2020 (avant la crise Covid) symbolise cette inflation des cours. Depuis le début de l’année, le prix du baril de Brent progresse de 25% à plus de 64 $ (données au 26/02). Si la hausse du pétrole et du gaz est en partie dû à des phénomènes de saisonnalité (forte demande en période hivernale et tension ponctuelle sur les capacités) et à des facteurs techniques (réduction de l’offre des pays producteurs), la fin anticipée de la crise sanitaire et en parallèle la reprise de l’activité accentuent la pression sur les prix. Toutes les matières premières sont concernées et les craintes de rupture d’approvisionnement entretiennent la tendance. Aussi, le prix des métaux de base ne cesse de progresser depuis 1 an. Depuis le début de l’année, le cuivre est hausse de plus de 10% et atteint un plus haut sur 8 ans. Le cours du nickel affiche un gain de 15% sur la même période. Le mouvement parait d’autant plus durable que les politiques budgétaires et monétaires resteront généreuses dans les prochains moins et qu’elles favoriseront la reprise et donc la demande de matière premières. Enfin, tendance de long-terme, la transformation des économies vers la neutralité carbone dope la demande de métaux.

Les investisseurs scrutent la réaction des banquiers centraux devant les prémices de retour de l’inflation et testent leur capacité de réaction. Le risque est que la réponse des banquiers centraux soit jugée trop molle par les marchés et que la remontée des taux s’accélère. Pour les banquiers centraux, l’inflation actuelle est un phénomène conjoncturel. Ils estiment qu’une action sur les taux serait prématurée et préjudiciable à la reprise économique. Sur les marchés, le rendement de l’emprunt à 10 ans aux Etats-Unis gagne 34 bps à 1.40%. Ce mouvement affecte aussi les taux d’emprunts en Europe avec le 10 ans allemand qui remonte de 26 bps à -0.26% quand le 10 ans français atteint -0.01% et a été en territoire positif en cours de mois. Désormais, la baisse des primes de risque ne compense que partiellement les hausses de taux et si le mouvement continue, les performances sur les marchés obligataires s’effriteront encore.

La poursuite de la remontée des rendements obligataires alimente les interrogations sur les valorisations des actions en dépit des perspectives de reprise économique. La baisse de marchés actions sur la fin de semaine du mois est une conséquence des interrogations des intervenants de marché. (-2% pour l’Eurostoxx) Cependant, la perspective d’une reprise a été la plus forte et a porté les marchés boursiers. Sur le mois de février, l’indice Eurostoxx gagne 3.60% et le CAC40 5.63%. Cette progression se caractérise par une forte disparité des performances au bénéfice des secteurs cycliques et du secteur bancaire (+20 sur le mois) au détriment des valeurs qui bénéficiaient de la situation sanitaire et des taux bas (secteurs de la santé, technologie…)

Il faudra donc rester attentif à l’évolution des taux dans les prochaines semaines qui devient un nouveau catalyseur sur les marchés.